Le 12 mars est la journée dédiée à la liberté d’expression sur internet. Lancée en 2008 par RSF (reporter sans frontière) cette journée à pour but de lutter contre la censure sur internet. Nous avons souhaité mettre en avant cette idée et participer à cette journée en choisissant de parler de l’utilisation des réseaux sociaux par les politiques surtout en cette période d’élections présidentielles en France.
Les réseaux sociaux sont à la fois une source d’information et de diffusion, une double fonction qui permet un contact privilégié. Les politiques ont bien compris les avantages de ceux-ci et ont donc choisi de les investir dans le cadre des campagnes électorales. L’enjeu est énorme et les voix nombreuses, car selon une enquête de l’IFOP, 82% des moins de 35 ans ne sont pas allés voter lors des élections régionales de l’année dernière en France. Il est donc primordial de mobiliser ce public et quoi de mieux que de se rendre sur leur média de prédilection. Lumière sur comment les politiques utilisent les réseaux sociaux pour intéresser les 18-34 ans.
Être actif sur les réseaux sociaux va permettre de toucher une cible jeune ! L’idée est d’alimenter son compte avec des contenus pertinents et en adéquation avec la plateforme afin de véhiculer ses idées et ainsi créer une communauté qui sera animée en fonction des actualités du parti politique. Une présence sur les réseaux sociaux permet d’avoir un moyen supplémentaire pour diffuser ses idées et créer un engagement autour de celles-ci. La prise de parole est d’autant plus libre que sur un média traditionnel ce qui attire les politiques à investir ces plateformes.
Crédit photo : Harry CunninghamSe présenter sur les réseaux sociaux permet aux politiques de véhiculer une image de modernité. C’est ce que nous démontre l’exemple que nous connaissons tous avec Emmanuel Macron qui a été invité dans une vidéo de McFly et Carlito. Apparaître dans cette vidéo a permis au président de la République de se montrer sous un angle moins formel et plus sympathique. En effet, Emmanuel Macron utilise des punchlines, un langage jeune et un ton humoristique qui lui permet de se créer une bonne image auprès d’une cible plus jeune. Un mois après cette action, la côte de popularité du président à gagné deux points.
Au-delà de présenter une image moderne, collaborer avec des influenceurs permet de faire passer des messages plus facilement. En effet, un créateur de contenu a déjà une communauté fidèle qui le suit pour ce qu’il partage, ses valeurs et qui lui fait confiance dans son jugement envers un produits ou un service. Il est donc beaucoup plus simple de sensibiliser un public en passant par des personnes en qui ils ont confiance. Pour comprendre ce point, on peut évoquer l’émission #SansFiltre de Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement français) dans laquelle il a invité plusieurs influenceurs tels que Enjoyphoenix afin de défendre la réponse sanitaire du Gouvernement pendant la crise du Covid-19. De même, toujours sur cette question, Gabriel Attal a également participé à plusieurs lives Instagram pour répondre aux questions des communautés directement via le compte des influenceurs. Ces lives ont été organisés sur des comptes variés pour permettre au porte-parole du gouvernement de s’adresser au plus grand nombre.
Si les politiques font aussi le choix de s’exposer sur les réseaux sociaux, c’est aussi pour s’affranchir des médias traditionnels qui sont plus critiques et restreints (temps d’antenne précis). À la place des interviews télévisées, ceux-ci privilégient alors les vidéos Youtube ou encore les lives Twitch. C’est ce qu’a fait Jean Castex (Premier Ministre Français) en se présentant sur un live Twitch de Samuel Etienne pour répondre aux questions des internautes, François Hollande (ancien président français) l’avait également réalisé auparavant. Pour autant, même s’il y a plus de liberté qu’à la télévision, ces formats n’ont pas forcément été bien reçus par les communautés. En effet, le premier ministre évitait certaines questions ce qui a déplut aux internautes qui souhaitaient avoir un échange le plus transparent et spontané possible.
Des nouveautés font également apparition combinant influenceurs, vidéo et live. Par exemple, pour informer les jeunes sur les présidentielles, Hugo Décrypte, le créateur reconnu de l’actualité sur tous les réseaux sociaux, à proposer un nouveau contenu sur sa chaîne Youtube : l’interview de chaque candidat à l’élection présidentielle. Ce format permet à tous les candidats d’avoir son temps de parole sur les réseaux sociaux et de toucher les plus jeunes. Hugo Décrypte, par son approche, arrive à intéresser les moins politisés. Le premier épisode de cette série “L’interview Face Cachée” est l’interview de Philippe Poutou, candidat du parti NPA à voir ou à revoir ici https://www.youtube.com/watch?v=GSUmEZPmNPg&t=7s.
Si on sort un peu de ce contexte des élections présidentielles, les politiques sont également sur les réseaux sociaux au quotidien pour parler aux électeurs plus jeunes. Et comment parler de ce sujet sans mentionner le ministre des transports actuel : Jean-Baptiste ou plutôt @jbdjebb. Le ministre est plus que connu sur le réseau social TikTok où il surfe sur les tendances en créant du contenu en rapport avec ses sujets / enjeux. Avec presqu’un million d’abonnés sur TikTok, le ministre des transports a su faire sa place sur un réseau jeune qui a comme cible majoritaire les moins de 35 ans.
C’est en comprenant les codes de la plateforme que le ministre des transports a réussi. D’autres personnalités sont également présentes sur TikTok mais malgré leur bon nombre d’abonnés, ceux-ci ont du mal à créer du contenu qui plaise.
Crédit photo : Libby PennerPar ailleurs, la présence de ces personnalités sur les réseaux sociaux comporte aussi des risques. En effet, tout d’abord, il y des risques de bad buzz. On notera par exemple l’interview de Jean Castex avec Samuel Etienne qui n’a pas du tout plu aux internautes ou encore plusieurs TikTok du président Emmanuel Macron qui ont suscité beaucoup de commentaires négatifs car il ne maîtrisait pas les codes du réseau.
Autre le fait de ne pas réussir à s’intégrer parfaitement sur les plateformes pour y faire sa place, un autre risque est présent. En s’intégrant sur les réseaux sociaux pour toucher une cible peu politisée et jeune, il est important de ne pas “désacraliser” son image auprès des autres cibles. En effet, les politiques doivent garder en tête qu’il faut savoir jongler entre la proximité qu’il est possible de créer via les réseaux sociaux et les attentes de leurs électeurs quant à leur fonction politique.
Crédit photo : Ilyass SEDDOUGConclusion
Il est totalement normal que les politiques comme les marques développent leur canaux de communication en fonction de la société. Le digital prend une place considérable désormais et il est donc légitime que les politiques s’y installent. Néanmoins, comme une marque le ferait, il faut que les partis politiques mettent en place de véritables stratégies pour pouvoir s’adresser à la public de façon pertinente et performante. Si leurs objectifs de communication sont à prendre en compte pour créer des contenus adaptés, leurs images vont être exposées et une fois publié il leur sera impossible de faire un retour en arrière.
Au-delà des réseaux sociaux, certains vont même plus loin en rendant leur meeting expérientiel. On peut prendre l’exemple de Jean-Luc Mélenchon (candidat à la présidentielle) qui en 2017 avait déjà fait parlé de lui avec la mise en place de son hologramme lors de l’un de ses meeting et qui en a encore surpris plus d’un fin janvier à Nantes en proposant un meeting olfactif et immersif. Immersif car celui-ci s’est réalisé au sein d’une structure dont les quatre murs et le plafond sont composés d’écrans, permettant la diffusion d’images en 360 degrés pour les 3 000 personnes du public. Olfactif, car tout au long de ce meeting un dispositif diffusant des odeurs a complété l’immersion apportée par les vidéos. Une nouvelle manière de communiquer qui a fait beaucoup parlé dans les médias.
Rendre la politique plus attractive et intéressante pour les jeunes, leur faire connaître les candidats et programmes et surtout les inciter à aller voter, c’est ce que permettent les réseaux sociaux ! Attention cependant, pour créer des stratégies efficaces et performantes, il est primordial de s’appuyer sur des experts du marketing digital.
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